Je serai présente à Montréal du 8 au 12 Mai 2014 pour participer au 82e Congrès de l’Acfas (Association francophone pour le savoir)
Pour des raisons d’organisation, la midi-conférence invitée organisée par le Créaac-Diversités et l’ATQ sur les transidentités prévue initialement le 9 mai est reportée à 2015.
Congrès de l’Acfas, session 48 : la créativité dans la recherche et la pratique: entre éthique et politique (Montréal, 12-13 mai 2014), organisé par David Risse.
Titre de l’intervention : « Psychologies militantes : invention de catégories et politiques de l’identité »
Résumé : de la sociologie de la déviance aux études genre et queer, on sait les effets politiques et sociaux négatifs que peuvent avoir les catégories inventées par les discours scientifiques, en particulier ceux des sciences de l’homme : renforcement des dominations, stigmatisation, exclusion. Si les catégorisations peuvent générer ces effets, c’est qu’elles mènent à inventer de nouveaux types de personnes, à modifier les modalités de perception d’eux-mêmes des individus et par là leurs possibilités d’action. Il y a donc un contrepoint positif à leurs implication négatives : l’invention de concepts alternatifs par les discours et les pratiques résistants rend possible des politiques de l’identité émancipatrices qui se diffusent dans les savoirs dominants, mais génèrent à leur tour des effets de disqualification au sein des « minorités ». Nous approfondirons ces relations entre catégorisations et émancipations à travers l’analyse de cas concrets tirés de l’histoire des homosexualités au XIXème et XXème siècle dans leurs liens avec les psychologies sexuelles institutionnalisées (sexologie, psychologie, psychanalyse) : l’invention du concept d’uranisme par le militant allemand Ulrichs entre 1860 et 1870, de nouveaux modèles identitaires masculins chez Symonds en Angleterre et Raffalovich en France au tournant du XXème siècle, et de nouveaux styles d’identités dans les milieux et la littérature SM lesbiens et gais à partir des années 1970 en Amérique du Nord.
Midi-conférence Créacc-Diversités : « Transidentités et expertise : le rôle des militants-experts trans’ dans les évolutions scientifiques, sociales et politiques des problématiques liées à l’identité de genre ».
Résumé : aujourd’hui, la construction des catégories médico-psychologiques ne relève de l’imposition transcendante d’un pouvoir médical mais d’un processus de négociation social et politique démocratique, au cours duquel se cristallisent des conflits mais émergent aussi des consensus entre institutions et groupes d’usagers et de militants, entre « classificateurs » et classifiés. C’est particulièrement le cas pour les questions liées à la transidentité : en contrepoint des discours psychopathologiques sur les « troubles de l’identité de genre » du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (psychiatrie nord-américaine) et de la Classification internationale des maladies (Organisation mondiale de la santé) de portée internationale, et qui sont des références pour la prise en charge médicale et économique des parcours de transition, les trans’ ont développé peur propres expertises et leur propre savoir des transidentités contre une psychiatrisation vécue comme stigmatisante. A partir de l’analyse des débats récents ayant présidé à la réélaboration des catégories liées à l’identité de genre dans le DSM et la CIM, en particulier en France, nous voulons montrer comment les associations militantes ont aujourd’hui un rôle essentiel dans l’élaboration du savoir sur les transidentités, comment les militants trans’ sont aussi des experts qui appellent leur savoir dans la constitution du savoir psychologique et médicale dominant. En modifiant la dynamique de construction des catégories, l’intervention des militants-experts trans’ ne participe pas seulement à l’évolution des théories et des pratiques médicales et psychologiques sur les transidentités, mais aussi à la dé-stigmatisation et aux évolutions sociales et politiques.
Julie Mazaleigue-Labaste 
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