J’interviendrai le 3 février 2015 dans le séminaire Objets-projets – Actualités de la recherche philosophique de l’IREPH (Paris 10 Nanterre) organisé par Claire Etchegaray et Claire Schwartz, au sujet de la philosophie et de l’histoire du concept de perversion.
Programme du séminaire disponible ici.
Titre : De la philosophie de l’action à la psychologie du mal : une nouvelle histoire de la perversion.
Résumé : Depuis les années 1970, on a coutume de traiter la ‘perversion’ comme un objet qui relèverait essentiellement d’une histoire et d’une philosophie politique des sexualités, organisée autour du primat de l’homosexualité et de la normalisation des conduites et des identités sexuelles. A travers une approche philosophique renouvelée et la mobilisation des sources ignorées, il s’agit de réévaluer la place et le statut philosophique de cet objet. En effet, de manière surprenante, l’histoire du concept de perversion soulève en premier lieu des problème de philosophie de l’action et de philosophie morale centraux pour l’anthropologie de l’individu dans les sociétés libérales contemporaines : l’intentionnalité de l’action, la responsabilité morale et pénale, la possibilité d’un savoir positif du mal. Peut-on appréhender scientifiquement l’apparente incapacité de certains à contrôler leurs actions et leurs intentions, et par quels moyens ? Cette incapacité, une fois expliquée, peut-être constituer une excuse auprès de la société et du droit ? Le trouble mental est-il exclusif du mal moral, ou peut-il se confondre avec lui ? Voilà les questions auxquelles nous confronte cette histoire de la perversion, qui est l’histoire des réponses qui leur ont été apportées par les sciences médico-psychologiques et humaines depuis le 19e siècle – et des problèmes théoriques et pratiques que ces savoirs ont en retour soulevés.
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