J’interviendrai le 12 juin dans le colloque de Cerisy « Foucault au Collège de France. Une aventure intellectuelle et éditoriale », 11-18 juin 2015, Cerisy-la-Salle, organisé par Frédéric GROS et Luca PALTRINIERI avec le soutien du Centre Michel Foucault.
Titre de l’intervention : « Instinct, sexualité et fonction psy: une autre histoire des anormaux, à partir de et contre Foucault »
Résumé : les thèses de Michel Foucault sur la sexualité dans La volonté de savoir, et plus spécifiquement sur la « sexualité anormale » et la perversion sexuelle, restent aujourd’hui omniprésentes dans le champ des études philosophiques, historiques et critiques sur la sexualité durant la période contemporaine (fin du XVIIIe siècle – début du XXIe siècle).
La remise en perspective de ces thèses à partir du cours au Collège de France de 1974-1975, Les anormaux, permet de comprendre pourquoi et dans quelle mesure Foucault a fait de l’objectivation médicale et psychiatrique de la sexualité un point central de la construction du problème de la normalité (et de l’anormalité) dans les sociétés contemporaines, et dès lors pourquoi, en 1976, il a ressaisi la « sexualité anormale » dans le cadre général d’une philosophie et d’une histoire critique de la normalisation biopolitique.
À partir de la comparaison entre le cours sur Les anormaux et La volonté de savoir, nous proposerons une analyse critique de cette problématisation foucaldienne de la « sexualité anormale ». Nous montrerons ainsi comment deux pistes de recherche sur l’invention psychiatrique de la perversion sexuelle peuvent être dégagées (l’instinct dans son rapport à l’acte, l’identité dans son rapport à la vérité), pistes dont la complémentarité ne va pas de soi. Nous analyserons ensuite les raisons pour lesquelles c’est la question de l’identité telle que posée dans La volonté de savoir qui a été privilégiée après Foucault, et comment, en conséquence, il est possible, à partir de et contre Foucault, de proposer aujourd’hui une généalogie alternative de la « perversion sexuelle » dans nos sociétés.
Discussion
Les commentaires sont fermés.